Jaffa dans le Nouveau Testament
S’il est vrai que l’on n’associe guère Tel Aviv à la Terre Sainte, le vieux port de la ville de Jaffa est, pour sa part, mentionné dans la Bible à de nombreuses reprises, aussi bien dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament. Aux temps bibliques, Jaffa a servi de porte d’entrée à la Terre d’Israël : Hiram Ier a envoyé les cèdres nécessaires à la construction du temple du Roi Salomon par le port du vieux Jaffa et c’est de Jaffa que le prophète Jonas partit quand il essaya de fuir l’appel du Seigneur lui enjoignant d’aller prêcher le repentir aux habitants de Tarsis, provoquant ainsi la colère de Dieu.
Jaffa est le port le plus proche de Jérusalem mais, pour autant, la ville n’abrite pas de lieu saint du judaïsme. Cependant, l’ancienne cité fut importante pour le développement du christianisme, à ses débuts. Pour le visiteur chrétien à Tel Aviv, la Vision de Saint Pierre (Actes 10: 1-48) est assurément la référence la plus significative à Jaffa. Comme il est écrit (10-15):
“Il (Simon Pierre) eut faim et voulut manger. Pendant qu’on lui préparait quelque chose, il lui advint une extase. Il voit le ciel ouvert et un objet semblable à une grande toile tenue par les quatre coins, qui descend et s’abaisse jusqu’à la terre ; il y avait là tous les quadrupèdes et les reptiles de la terre, ainsi que les oiseaux du ciel. Une voix lui dit : Lève-toi, Pierre, tue et mange. Pour la deuxième fois la voix lui parle : Ce que Dieu a purifié, toi, ne le souille pas !”
Pour accéder au site de cette vision, il faut descendre les escaliers jusqu’au port, à Simtat Simon Habourskai (l’allée de Simon le Tanneur) et continuer jusqu’à l’entrée du bâtiment marquée d’un signe indiquant qu’il s’agit bien là de la maison de Simon le Tanneur. Saint Pierre était l’invité de Simon le Tanneur et, selon les Actes de Apôtres, c’est au cours de son séjour en sa demeure que Simon eut une vision dans laquelle il apprit qu’il devait également faire du prosélytisme parmi les non Juifs.
Durant de nombreuses années, cette maison ainsi que sa cour ont appartenu à la famille Zacharie qui garde également le phare dans la cour, phare qui indique le chemin aux pêcheurs de Jaffa.
Cette vision, pilier de l’universalité de l‘évangile chrétien, se produisit sur le toit de la maison qui appartenait à Simon le Tanneur, maison qui, depuis ces 800 dernières années, est le centre d’intérêt des pèlerins en visite en Terre Sainte. A l’endroit où se tenait la maison de Simon le Tanneur, se trouve aujourd’hui un immeuble pittoresque avec une vue sur le phare. Cependant, pour des raisons juridiques, il est fermé aux visiteurs et on ne peut que l’admirer de l’extérieur. Autre point de repère important pour le christianisme à Jaffa, le bâtiment qui fut durant de nombreux siècles une église dans laquelle Saint Paul fut emprisonné avant d’être libéré pour être envoyé à Rome où il fut jugé.
La tombe de Tabitha présente également un grand intérêt pour les visiteurs chrétiens. Elle est située au sud de Tel Aviv, pas à Jaffa techniquement parlant, mais tout près. Comme il est écrit dans les Actes 9: 36-42, de Lydda (aujourd’hui Lod), Pierre fut appelé à la mort de Tabitha, connue à des kilomètres à la ronde pour toutes ses bonnes actions : “Mais Pierre… s’agenouilla et pria. Se tournant ensuite vers le corps, il dit : “Tabitha, lève-toi.” Elle ouvrit les yeux et, voyant Pierre, s’assit. Lui prenant la main, Pierre la fit lever. Appelant alors les saints et les veuves, il la leur présenta vivante. Tout Jaffa sut la chose, et beaucoup crurent au Seigneur.” (40-42).
Jaffa occupe également une place dans la mythologie grecque. Selon la légende, c’est sur un rocher du rivage de Jaffa que la belle Andromède fut enchaînée par Poséidon, puis sauvée par Persée. Aujourd’hui encore, on peut admirer le rocher d’Andromède dans le port du vieux Jaffa ainsi que la statue de bronze représentant la jolie jeune fille grecque.