Sderot Rothschild
Cette longue avenue s’étire du sud au nord de Tel Aviv, entre un groupe de maisons datant de la fondation de la ville et le ravissant jardin du théâtre national Habima. Avec sa célèbre allée bordée de ficus, l’élégante Sderot Rothschild a toujours été la promenade de prédilection pour voir et se faire voir, et cela bien avant que la Ville Blanche soit classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. De fait, bon nombre des bâtiments de style Bauhaus et International qui ont valu à Tel Aviv cette distinction s’élèvent le long de Sderot Rothschild et dans les rues adjacentes. Lentement mais sûrement, en moins d’une dizaine d’années, ce quartier dynamique est devenu le cœur même d’un nouveau centre, en dissociation totale du bord de mer tout proche.
Ce récent quartier d’affaires s’inscrit plus ou moins dans un périmètre bordé par l’avenue Rothschild, de la place du théâtre Habima et de l’auditorium Bronfman au nord, jusqu’à la rue Allenby au sud, d’où il s’étire pour englober la rue Lilienblum, haut lieu de la vie nocturne, et Neve Tsedek, la toute première agglomération construite à la fin du XIXe siècle au nord de Jaffa et devenue aujourd’hui le Tel Aviv-bobo. En revenant sur Allenby et en continuant en direction de la mer, le tracé rejoint le marché Hacarmel, puis remonte Sheinkin, la première rue trendy de la ville encore bien agréable avec ses cafés et ses boutiques, pour finalement rejoindre Sderot Rothschild. En fait, c’est tout le cœur de la City qui est comme une toile d’araignée qui s’étend vers l’est et la rue Hamasguer, qui attirent les noctambules séduits par ses restaurants et ses boîtes de nuit, et vers la partie ouest de la rue Allenby, où se pressent les jeunes créateurs de mode et des galeries branchées autour de la rue Hahashmal, classée en 2014 au palmarès des dix quartiers les plus « sexy » de la planète par le site web de voyage Thrillist.
Mais en vérité, pour sentir le cœur battant de la Tel Aviv du temps passé, les visiteurs doivent s’arrêter à n’importe quelle heure de la journée pour une collation sur le pouce dans un des kiosques qui s’égrènent le long de l’avenue, à l’ombre des plus fameuses maisons Bauhaus de la Ville Blanche et des flamboyants couverts de fleurs rouges à la belle saison. L’avenue elle-même, flanquée de nombreux restaurants et cafés pour tous les goûts, offre l’occasion de se frotter à une population urbaine des plus variée : jeunes branchés du quartier avec leurs chiens, qui servent bien souvent de prétexte aux rencontres informelles et aux flirts en bordure des kiosques, personnes âgées et passants se reposant sur les bancs de la promenade, juifs hassidiques vivant en harmonie avec leurs jeunes voisins laïcs, parents et enfants autour des aires de jeux. En bref, c’est un véritable microcosme de culture locale et d’humanité. Bien que l’avenue soit dotée sur toute sa longueur de restaurants de qualité et de cafés pour tous les budgets, la partie située entre la rue Balfour et le sud de Rothschild a connu une explosion ces dernières années, devenant l’âme de la vie nocturne et de la restauration, grâce à ses pubs et ses restaurants de spécialités ouverts nuit et jour.
La ville de Tel Aviv-Jaffa s’efforce de transformer d’anciens quartiers comme Rothschild en lieux attractifs, en rajeunissant le paysage, en installant des bancs et en améliorant diversement l’environnement pour le plus grand bénéfice du public, les transformant ainsi en îlots urbains propices à la détente et aux rencontres.
Ce quartier, l’un des centres les plus dynamiques de Tel Aviv, fait partie de nombreux circuits guidés à thème, entre autre autour de l’histoire de la ville et des débuts de l’architecture Bauhaus.